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L'OMS craint une propagation internationale de l'épidémie de mpox

L'Organisation mondiale de la santé s'est inquiétée, ce vendredi, des risques de propagation internationale de l'épidémie de mpox (longtemps appelée variole du singe) qui s'étend en République démocratique du Congo et dont la transmission sexuelle s'accélère.

"Nous craignons qu'il y ait une transmission internationale" depuis la RDC, a déclaré la Dr Rosamund Lewis, spécialiste du mpox à l'OMS, lors d'un point de presse à Genève.

"L'épidémie s'étend rapidement dans le pays" qui a signalé cette année "plus de 13.000 cas suspects", soit "plus de deux fois le nombre de cas signalés au cours des années précédentes", et parmi eux "plus de 600 décès, a-t-elle indiqué.

L'OMS avait déjà sonné l'alerte fin novembre sur cette épidémie en RDC, porté par le variant I du virus, et annoncé l'envoi d'une mission d'évaluation.

"Le tableau démographique dans les zones nouvellement infectées est donc préoccupant, car c'est la première fois que nous constatons que le virus mpox touche plus de femmes que d'hommes", a signalé la Dr Lewis.

Des flambées du variant IIb du mpox avaient été constatées, à partir de mai 2022, en Europe et aux Etats-Unis, en dehors de la dizaine de pays d'Afrique centrale et de l'ouest où la maladie est depuis longtemps endémique, poussant l'OMS à déclarer le niveau d'alerte maximale le 23 juillet 2022.

Le 11 mai, l'OMS avait levé l'alerte, mais appelé à rester vigilant. L'épidémie s'était propagée avant via des rapports sexuels entre hommes.

Depuis mai 2022, plus de 92.000 cas ont été signalés dans 117 pays, selon l'OMS.

- dangerosité -
Récemment les cas notifiés à l'OMS sont repartis à la hausse, passés d'une centaine par mois de juin à août à "plus que 1.000 par mois" aujourd'hui, a indiqué la Dr Lewis, en signalant des flambées en Asie, notamment au Japon, Vietnam, Chine et Indonésie.

Le Cambodge a signalé cette semaine son premier cas.

La Dr Lewis a indiqué que l'organisation avait été informée d'une suspicion de flambée de cas sur un bateau de croisière ayant navigué en Asie du Sud-Est, mais manquait d'informations.

La maladie - signalée pour la première fois chez l'homme en 1970 en RDC - se caractérise notamment par des éruptions cutanées sur les organes génitaux ou dans la bouche, et peut s'accompagner de poussées de fièvre, de maux de gorge ou de douleurs au niveau des ganglions lymphatiques.

L'épidémie actuelle en RDC inquiéte notamment l'OMS car elle se propage à des zones considérées jusque là épargnées par le mpox, dont Kinshasa, Lualaba et le Sud-Kivu. Et parce que c'est la première fois qu'une transmission sexuelle parmi des malades atteints du variant I est observée, a rappelé la Dr Lewis.

L'OMS est également inquiète quant au niveau de dangerosité du variant (également appelé clade par l'OMS) circulant en RDC.

"Ce qui nous préoccupe dans le cas du clade I, c'est qu'il présente un niveau de gravité plus élevé, un niveau de mortalité plus élevé", a déclaré Maria Van Kerkhove, directrice ad intérim de la préparation aux pandémies à l'OMS, lors d'une autre conférence de presse au siège de l'organisation.

(AFP)